Voici le plus beau et le plus chic riad d’Essaouira, un des cinq Relais et Châteaux du Maroc. Bien plus qu’un hôtel, ce palais magnifique, perle précieuse dans son écrin historique, est situé au cœur de la médina de l’ancienne Mogador, tout proche de la porte fortifiée Bab Marrakech. Il fut le palais du caïd Mbark Saïdi qui dirigea la province à la fin du XIXe siècle puis transformé en orphelinat jusque dans les années soixante. À l’abandon pendant plus de trente ans, il fut racheté en 2000 par la très influente famille Azoulay, (André Azoulay, aujourd’hui Président de l’Institut Pierre-Mendès-France, était conseiller économique du roi Hassan II), pour le transformer en hôtel élégant inauguré en 2004.

Ses portes m’ont été ouvertes pour une séance photo ce matin de juillet. Le directeur, un ami de mes beaux-parents, m’accueille chaleureusement avec un café turc puis me confie aux bons soins de la Gouvernante Générale. La consigne est simple : je peux aller partout sauf dans les chambres fermées, car occupées, et dois laisser au personnel le temps de préparer les autres chambres. Elles sont au nombre de trente-trois réparties sur 3 niveaux encadrant un vaste patio arboré.

Je commence donc par la terrasse panoramique qui surplombe la médina. La vue à 360° sur les toits de la cité et l’océan est magnifique et mon regard plonge aussitôt vers la rue Mohamed El Qorry déjà fortement animée, tandis que derrière moi, un homme se charge de nettoyer nonchalamment la piscine. Une piscine sur la terrasse, le top ! Les nombreux bains de soleil n’attendent plus que les amoureux de farniente.

En redescendant au niveau inférieur, la gouvernante m’annonce qu’une chambre est disponible pour les photos et m’y conduit. Spacieuse et lumineuse, elle est décorée d’avantage dans le style anglais colonial que marocain. Au sol un carrelage zellige superbe, qui m’est apparu différent selon les chambres, des moucharabiehs en bois en guise de cloisons ajourées, de hautes persiennes orientables donnant sur le patio permettant de doser la lumière et l’intimité, des éclairages d’ambiance diffusant un ocre chaleureux en harmonie avec le rouge et le safran des étoffes, du cuir, du bois et des tissus de qualité, peu d’accessoires ou d’éléments décoratifs confèrent à l’ensemble une accueillante sérénité.

Les chambres sont décorées dans le même style et seules diffèrent les parures, la surface et la disposition selon les différentes catégories. À titre indicatif, la fourchette des tarifs se situe entre 220 et 450 € selon la chambre et la période. L’Heure Bleue propose également différents forfaits de type Golf, Gastronomie ou Argan…

Passage vers le grand salon bar qui pour le coup est vraiment de style colonial anglais avec ses gros fauteuils club et canapés en cuir capitonné, ses boiseries acajou, ses têtes de buffle et d’antilope koudou en guise de trophées à chaque extrémité et ses grandes verrières ouvertes sur le patio.

Le restaurant est davantage chargé avec ses velours roses et ses épais tapis mais le charme désuet qui s’en dégage promet une table et un service hors du commun. Je n’ai bien sûr pas eu l’occasion de vérifier la promesse mais les échos familiaux ont confirmé la réputation des lieux.

Restaient le spa et le hammam à découvrir. Lieu tamisé et intimiste, l’endroit évoque une crypte secrète et silencieuse dans laquelle on doit facilement se laisser aller, voire s’oublier totalement.

Pour terminer ma visite retour dans le vaste patio arboré et ombragé pour un petit thé à la menthe en compagnie du directeur auquel je promets de remettre une sélection de photos même si je sais que leur com est d’un très haut niveau et qu’il ne m’a pas attendu pour promouvoir ce magnifique palais avec le soutien de l’association Relais & Châteaux.

Patbac

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